De Jean-Pierre Guiliani, envoyé le 5 mars 2002 à 18:51.
Tous les enseignants du collège S.F.E.R.E. de Médecine Traditionnelle Chinoise et en particulier Régis Blin, le Dr Marie-Christine Tea, Hervé de Coux et Yves Giarmon se joignent à moi pour dire combien cette perte est grande.
Depuis plus de vingt ans, dans de nombreux congrès, nous avons rencontré et écouté, toujours avec beaucoup de plaisir, le R.P. Larre souvent accompagné d’Elisabeth Rochat de la Vallée non moins brillante. Ses connaissances ont considérablement fait avancer la M.T.C. en permettant de remonter aux sources de la philosophie chinoise dont il était un des plus grands spécialistes mondiaux.
Nous avons ressenti son départ comme une immense perte. C’est la raison pour laquelle nous nous associons à votre témoignage de reconnaissance . Nous allons continuer à penser à lui à travers la qualité de ses écrits. Il laisse une trace à suivre.
Très amicalement, Jean-Pierre Guiliani
De Jean-François Juster, envoyé le 24 janvier 2002 à 18 h 54.
C’est une bonne idée de rendre hommage au RP Larre. L’apport essentiel de ses connaissances, dans ma formation d’acupuncteur, c’est la découverte de la tradition dans son essence même.
La première fois que j’ai rencontré Claude, lors d’un séminaire ayant pour thème l’étude de la bannière de Manangui, c’est par sa simplicité venant sans doute de ses longs séjours en Chine que ma profession a versé dans la tradition. C’était le 24 novembre 1979. J’ai la cassette en question et les articles écrits dans les trois numéros de la revue de la FNAT. J’ai aussi d’autres documents. Tu les veux ?
Je lui doit beaucoup et par lui j’ai connu Jean Schatz, c’est à dire, la réunion de la pensée chinoise et de la médecine chinoise. Fabuleux !
Jean-François Juster
De Georges Charles, envoyé le 7 janvier 2002 à 22 h 49.
Voici un témoignage très personnel concernant le Père Larre ainsi qu’une dédicace qu’il me fit pour une ancienne de ses éditions du Tao Te King.
A chaque fois que j’ai rencontré le Père Larre j’étais accompagné par Martine, ma compagne depuis de longues années, et à chaque fois il me demandait si nous étions mariés. Je répondais invariablement par la négative et il fronçait le sourcil d’un air réprobateur. Comme cela se produisit un certain nombre de fois il sembla finir par l’admettre. Toutefois, lors d’un congrès de médecine chinoise, il nous saisit chacun par un bras et nous emmena quelque peu à l’écart. Il recula d’un pas en nous laissant plantés là et dit « En tant que membre du clergé je ne peux pas vous marier tant que vous n’êtes pas passés devant Monsieur le Maire mais personne ne peut m’empêcher de bénir votre union. Voilà qui est fait ! » Et il s’éloigna très content de lui.Après il ne nous posa jamais plus la question.
Lors d’un autre congrès, je lui sortit un de ses exemplaire du Tao Te King relié à la chinoise, c’est à dire dans un coffret toilé afin qu’il me le dédicace. La voici : « Juste la date donc on est bien content en ce 7 mai, veille du 8, avant le château intérieur et après le château Les Moines. Mais toutes les dates sont bonnes pour rencontrer des amis » Claude Larre. 1994. Le château Les Moines nous avait copieusement été servi à table…et tout le monde lui avait fait pieusement honneur y compris le Père Larre !
Georges Charles
De Daniel Laurent, envoyé le 26 décembre 2001 à 18 h 29.
Bonjour, J’ai beaucoup réfléchi à votre proposition de raconter des anecdotes sur les relations qui nous liaient à Claude LARRE. (Quand je dis « nous », j’entends Dominique mon épouse qui est aussi acupuncteur, nos quatre enfants, et moi-même). Mais comment témoigne-t-on au mieux de l’amitié ? Faudrait-il raconter comment il accepta il y a 23 ans d’enseigner dans mon école de Lorient, et le bonheur de nous avoir présenté cette chère Elisabeth ?… Que retenir de tant d’années de contacts ?
Qui cela interesserait-il de savoir comment il me guida dans mes recherches, comment j’eus la chance d’être thèsé par lui, et la joie que l’un de mes ouvrages (« la Tradition et la Médecine Chinoise » édition Trédaniel) ait été préfacé par lui ? Devrais-je aussi évoquer l’intimité d’une famille : le baptiseur de nos enfants mais aussi les messes qui furent dîtes chez nous, le dimanche matin des cours, dans notre salon, avec parfois Charles Laville-Méry. Puis leurs entretiens sur les interprétations de quelques caractères composant le NeiJing, et nos discussions sur le rapport du symbolisme à la religion.
Mais à quoi bon ? Je préfère une fois de plus le citer en évoquant » la mémoire infidèle qui ramène, avec son rateau, quelques souvenirs que chacun choisit et arrange à sa guise « … ( » Trois racines dans un jardin « ). Et je n’ai nulle envie de permettre à mon égo de se servir de sa mémoire. Le souvenir de son amitié et la lecture de ses oeuvres me suffisent.
Ainsi ai-je dit. Daniel Laurent, Acupuncteur traditionnel, Compagnonnage des Métiers de la Santé.
De Georges Charles, envoyé le 22 décembre 2001 à 12 h 35.
Salut Christophe. Je te remercie de m’avoir prévenu du décès du Père Larre. Je ne sais pas trop comment contribuer à ce Livre d’Or ou à une action de souvenir le concernant. Mais je me tiens à ta disposition.
Amitiés. A++. Georges Charles
De Thierry Bollet, envoyé le 20 décembre 2001 à 10 h 23.
Cher Christophe, Ton idée est très bonne et la participation du R.P. Larre avec ses travaux (nous n’oublions pas Elisabeth Rochat de la Vallée mais par habitude traditionnelle les vivants ne doivent pas être honorés à moins de risquer de porter atteinte à leur âme par les pensées que certains pourraient émettre à leur égard ou à leur encontre) doit-être soulignée. Il fait parti de ceux qui ont défendu la Tradition. Sa participation régulière aux Congrès nationaux organisés par la Fédération Nationale des Acupuncteurs Traditionnels, le 1er était Rennes en 1981. Par ailleurs, son nom est indissociable de celui du Docteur Jean Schatz fondateur de l’Ecole Européenne d’Acupuncture et qui a su s’entourer pour apporter une exégèse des textes.
Jean, que j’ai bien connu, alors et en même temps Chairman international de la Société Internationale d’Acupuncture (tandis que le Dr Detymovski en était le Président pour la France) disait qu’il fallait un sinologue à côté d’un médecin, l’on devine pourquoi, mais aussi un médecin à côté d’un sinologue afin d’avoir des traduction parfaitement conforme à l’esprit du texte (la médecine). Elisabeth Rochat de la Vallée a trouvé naturellement sa place dans cette équipe comme soutien à tout points de vue de cette école. Jean Schatz n’a jamais eu droit à la moindre reconnaissance et ce serait peut-être l’occasion de parler de lui car il fut émérite vis à vis d’une pensée d’avant garde pour la création de la profession d’acupuncteur. Il énonçait : » l’on est acupuncteur parce que l’on a suivi la formation d’acupuncture et non parce que l’on est médecin « . Il défendait ainsi, comme Chairman de la S.I.A., ce que nous cherchons aujourd’hui et il situait son école E.E.A. dans le prolongement de cette pensée.
Le R.P. Larre y a donc largement contribué par la qualité de son travail. Il s’est dépensé sans compter en France mais aussi dans le monde, au Canada surtout, pour communiquer l’esprit de la Tradition médicale par l’acupuncture soit d’après le Neï King (So Ouenn + Ling Tchrou [désolé pour le Pin Yin]) en montrant largement comment la science + la science médicale + la Philosophie chinoises sont indissociables pour une juste compréhension de l’énergétique.
Je dispose de quelques conférences du R.P. publiées dans les revues de la F.N.A.T. si tu en avais besoin (Tao Tö King chapître 11 – Jing Mo chapître 10 du Ling Chu – Oiseau Peng. Je viens, par ailleurs, de retrouver des documents de la F.N.A.T. publiés dans nos revues et te les montrerait pour info à l’occasion. Voilà pour aujourd’hui.
Bien à Toi, Thierry Bollet
De Pierre Sterckx, envoyé le 19 décembre 2001 à 22 h 32.
Bonjour, Votre proposition est très généreuse et j’espère qu’elle sera suivie. Pour ma part je proposerais de vous donner deux textes :
Le premier : un petit hommage au Père Larre avec rappel d’une rencontre et quelques belles paroles qu’il a dites à ce moment-là.
Le second : une étude explicative d’un texte classique (par exemple Nei Jing ou Shang Han Lun, dédié à son souvenir, d’une part parce qu’il avait déjà consacré tant d’efforts à la trduction et l’explication ce certaines parties de ce classique, d’autre part pour montrer qu’après lui d’autres prennent le relais et suivent la voie et que de cette façon il continue à vivre parmi nous.
Amicalement, Pierre Sterckx