Pour aller plus loin dans la perspective Feng Shui…

En Feng Shui, le lieu est considéré comme une entité énergétique née de la « fécondation de la terre par le Ciel » ou plus clairement, la résultante du croisement de deux données : une date de construction (facteur temporel) et l’orientation de la maison (facteur spatial). Ciel et Terre se rejoignent dans tout acte de construction. Le destin de la maison est considéré comme scellé au moment de la pose du toit, ce moment particulier qui sépare les forces telluriques des forces cosmiques.

La trame énergétique qui résulte de cette interaction peut être comparée à une personnalité. Ce potentiel est modulé, affecté et potentialisé par la manière dont nous agençons les espaces. Le jeu des vides et des pleins c’est-à-dire la répartition des murs et des ouvertures, des cloisons et des passages active – ou désactive – certains aspects de ce potentiel. La maison s’ancre par ses murs, fondations, aménagements lourds et massifs (partie yin) et respire par ses ouvertures et les espaces vides (parties yang). Comme dans un corps en médecine, il convient d’éviter la stagnation comme la surexcitation énergétique. Chaque maison propose un équilibre unique – joyeux ou problématique – entre ces deux forces yin et yang. La vie se nourrit et se niche là où l’équilibre est possible et durable. 

Ce sont les espaces vides qui permettent la respiration des lieux. Leurs dispositions, emplacements, échanges fluidifient ou obstruent les forces de vie. Trop souvent, les normes contemporaines de l’habitat collectif tendent à réduire ces espaces vides, considérés comme inutiles, non rentables. Les entrées se sont rétrécies, les paliers aussi au service d’un gain de fonction et au nom de contraintes économiques qui serrent les prix. 

Chaque fois que possible, osons privilégier les espaces vides. Acceptons-les comme tels. Ne les remplissons pas qu’il s’agisse d’une entrée, d’un placard ou d’une sous-pente. Ils sont au service de ce qui ne s’est pas encore manifesté. En cela, ils sont essentiels. Notre énergie vitale nous en saura gré. 

Créer du vide, accepter les temps morts et les espaces vides EST se mettre au service de la vie en faisant de la place aux forces émergentes.