Sun Simiao et Hippocrate
Extraits du Code de Déontologie Médicale de Sun Simiao (581-682)
(De l’absolue sincérité des grands thérapeutes)
Quand un médecin éminent traite une maladie, il doit avoir l’esprit serein et un tempérament solide. Il doit être un modèle de compassion et de compréhension sans voeux ni désirs personnels. Il fait serment de mettre fin partout à la souffrance des hommes.
Si quelqu’un qui souffre horriblement d’une maladie réclame son aide, il ne se demandera pas s’il s’agit d’un noble ou d’un roturier, s’il est riche ou pauvre, vieux ou jeune, beau ou laid, s’il est chinois ou étranger, si c’est un fou ou un homme sage, s’il nourrit de la rancune à son égard, s’il est un ami proche ou un parent.
Ils sont tous égaux et il les considère comme s’ils étaient tous ses plus proches parents. Il ressentira une profonde commisération, et il ne se laissera pas rebuter par les montagnes dangereuses, le jour ou la nuit, le froid ou la canicule, la faim ou la soif, ou l’épuisement. C’est de bon coeur qu’il portera secours.
Supprimer la vie (d’un animal afin de préparer un remède) pour sauver la vie (d’un homme), rend plus lointaine la santé du patient.
Le grand médecin ne doit pas avoir une attitude arrogante, ni soumise. Lors de l’investigation diagnostique, il examine avec attention le corps du patient et ses symptômes sans laisser échapper même le plus petit détail.
Le Serment d’Hippocrate (460-377 av. J.-C.)
(Source Littré)
« Je jure par Apollon médecin, par Esculape, Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, et je les prends à témoins que, dans la mesure de mes forces et de mes connaissances, je respecterai le serment de l’engagement écrit suivant :
Mon maître en médecine, je le mettrai au même rang que mes parents, je partagerai mon avoir avec lui, et s’il le faut je pourvoirai à ses besoins.
Je considèrerai ses enfants comme mes frères et s’ils veulent étudier la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement.
Je transmettrai les préceptes, les explications et les autres parties de l’enseignement à mes enfants, à ceux de mon maître, aux élèves inscrits et ayant prêté serment suivant la loi médicale, mais à nul autre.
Dans toute la mesure de mes forces et de mes connaissances, je conseillerai aux malades le régime de vie capable de les soulager et écarterai d’eux tout ce qui peut leur être contraire ou nuisible.
Jamais je ne remettrai du poison, même si on me le demande, et je ne conseillerai pas d’y recourir, je ne remettrai pas d’ovules abortifs aux femmes.
Je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans la pureté et le respect des lois.
Je ne taillerai pas les calculeux, mais laisserai cette opération aux praticiens qui s’en occupent.
Dans toute maison où je serai appelé, je n’entrerai que pour le bien des malades.
Je m’interdirai d’être volontairement une cause de tort ou de corruption, ainsi que toute entreprise voluptueuse à l’égard des femmes ou des hommes, libres ou esclaves.
Tout ce que je verrai ou entendrai autour de moi, dans l’exercice de mon art ou hors de mon ministère, et qui ne devra pas être divulgué, je le tairai et le considèrerai comme secret.
Si je respecte mon serment sans jamais l’enfreindre, puissè-je jouir de la vie et de ma profession, et être honoré à jamais parmi les hommes. Mais si je le viole et deviens parjure, qu’un sort contraire m’arrive. »