Comment la Médecine Chinoise Soigne les Maladies ?

Sur la base de nombreuses pratiques cliniques, sous l’influence de la philosophie de l’antiquité, la médecine chinoise est née il y a environ 3000 ans. Depuis lors, la médecine chinoise se développe dans la lutte contre les maladies, extrait l’essence des expériences des grands médecins chinois et forme son propre système théorique de la physiologie, de la pathologie, du diagnostic et du traitement. Aujourd’hui, la médecine chinoise continue à se consacrer à la santé du public non seulement en Chine, mais également de façon de plus en plus répandue dans des pays occidentaux.

Pourquoi la médecine chinoise possède-t-elle encore aujourd’hui sa force vitale ?

Cette force vitale provient de son regard sur l’homme et de sa façon de soigner la maladie.

–> Son regard sur l’homme :
La médecine chinoise considère l’ensemble du corps comme un tout, l’ensemble du corps et l’environnement comme un tout :

– Toutes les parties du corps incluant la peau, la chair, les tendons, les os et les vaisseaux ; les yeux, les oreilles, le nez, la bouche, la langue et les 2 orifices inférieurs ; ainsi que les viscères sont reliés par le réseau des méridiens : ils communiquent entre eux et peuvent donc s’influencer réciproquement physiologiquement et pathologiquement. Si le praticien connaît bien la relation entre les parties du corps, il peut non seulement traiter le problème de santé existant, mais surtout empêcher l’évolution pathologique, c’est à dire qu’il pourra agir dans le sens de la prévention.

– L’homme est entouré par la nature, et cette même nature peut influencer la santé. On observe que certains sont malades, lorsqu’il y a des facteurs pathogènes d’origine externe ou un petit changement de climat, de saison ou de région. Il y a d’autres pathologies favorisées plutôt par les facteurs alimentaires, émotionnels, familiaux ou sociaux.

Pourquoi ces facteurs peuvent-ils les rendre malades ?

D’une façon générale, une faiblesse de l’énergie à l’intérieur du corps prédispose à la pénétration des facteurs pathogènes d’origine externe et rend le corps plus sensible (fragile) aux facteurs alimentaires, émotionnels, familiaux ou sociaux. Lorsque ces facteurs se révèlent plus forts que l’énergie, la maladie apparaît ou devient plus grave. Ainsi, c’est l’énergie qui assure une bonne santé et il y a bien antinomie entre l’énergie et les facteurs pathogènes.

Comment peut-on avoir l’énergie suffisante, autrement dit, d’où vient la bonne santé ?

Elle vient de ce que l’on mange, du repos physique et mental, du travail et de l’émotion équilibrés. Pour un patient, il est important que le praticien renforce tout au long du traitement l’énergie en faisant disparaître les facteurs « pathogènes » pour que le corps de son patient retrouve son état physiologique. Il est aussi important qu’il aide le patient à savoir comment manger, bien se reposer, gérer son travail et son émotion, adapter la nature, lui faire comprendre qu’une bonne hygiène de vie joue un rôle indispensable dans le rétablissement de la santé et son entretien.

–> Son regard dans le soin de la maladie :
La particularité de la médecine traditionnelle chinoise dans le soin des maladies est qu’elle met l’accent sur les syndromes pour lesquels elle envisage une stratégie de traitement selon l’évolution de la maladie et l’individu.

Qu’est-ce que le syndrome ?

Le syndrome désigne l’ensemble des symptômes recueillis, analysés et déterminés par le praticien. Si c’est une maladie, il représente l’ensemble des symptômes pathologiques liés à un stade donné de l’évolution de la maladie. Il permet au praticien de savoir la cause, la localisation et la nature de la maladie, ainsi que l’état de l’organisme du patient ; à partir de cet ensemble, le praticien peut connaître l’évolution de la maladie et la constitution du patient.

Pourquoi la médecine chinoise soigne les maladies au travers des syndromes ?

On sait que les maladies ont une durée plus ou moins longue pendant laquelle la pathologie évolue d’un stade à l’autre ou plusieurs stades existant en même temps. Diagnostiquer les syndromes permet au praticien de pouvoir changer le traitement suivant l’évolution pathologique et répondre de façon plus précise aux besoins du soin.

Cependant, il est fortement nécessaire de connaître les mécanismes de la maladie lorsque le praticien traite les syndromes. Cette connaissance aide le praticien à savoir que ce serait soit une amélioration soit une guérison qu’il pourrait apporter à son patient et comment faire intégrer son traitement dans celui déjà envisagé par son médecin traitant en médecine occidentale.

Comment la médecine chinoise soigne les syndromes ?

Une fois que le praticien établit les syndromes, il va envisager une stratégie de traitement selon l’évolution de la maladie et l’individu pour que les syndromes disparaissent et que la constitution du corps ne soit pas affaiblie même au contraire renforcée. Cette stratégie comprend plusieurs étapes et sera réalisée par les approches thérapeutiques. L’acupuncture et la phytothérapie sont les deux approches principales de la médecine chinoise.

–> Le mécanisme thérapeutique en acupuncture et en phytothérapie :
En acupuncture, le praticien utilise les aiguilles et/ou le moxa (composé d’une plante médicinale l’armoise) pour travailler sur les points d’acupuncture. Ces points se situent à la superficie du corps et appartiennent aux méridiens. On voit ci-dessus que toutes les parties du corps sont reliées par le réseau des méridiens. Si une ou plusieurs parties du corps se trouvent dans un état pathologique, les signes pathologiques peuvent être transportés par les méridiens et manifestés sur les points d’acupuncture correspondants que l’on peut choisir pour soigner la pathologie.

En phytothérapie, le praticien prescrit les plantes médicinales sous forme de décoction, poudre ou plus souvent pilules (comprimé), que le patient prend par voie orale. Grâce à leurs natures, saveurs et tropismes des effets aux endroits bien précis, les plantes permettent au praticien de pouvoir travailler non seulement sur la nature et la localisation de la maladie, mais également sur la constitution du patient. C’est dans ce sens que l’on dit que la médecine chinoise soigne non seulement les maladies mais aussi les malades. Dans l’acupuncture, ces effets sont réalisés par des méthodes de dispersion et de tonification, par les effets spécifiques de chaque point.

Jusqu’à ce jour, environ quatre mille plantes ont été découvertes en Chine, environ trois cents d’entre elles sont utilisées d’une façon très courante ; et sur l’ensemble du corps, il y a trois cent soixante-et-un points des méridiens : cette notion importante explique pourquoi la médecine chinoise peut soigner « toutes les maladies » en tenant compte de l’individu et de l’évolution de la maladie. Un praticien de la médecine chinoise doit bien connaître les domaines dans lesquels il est capable de soigner la maladie et savoir comment coopérer avec la médecine occidentale dans un but commun de développer la santé du public.

(par Madame Guo-Fen Huang)