La préhistoire de la médecine chinoise

Dans le courant de l’évolution de l’espèce humaine, certaines découvertes ont fortement déterminé son progrès, comme par exemple, la découverte de l’utilisation du feu à l’ère des pithécanthropes et l’utilisation des outils de pierre pendant l’âge de la pierre. Les précieuses pièces découvertes à Zhoukoudian, le célèbre vestige des Hommes de Pékin dans un village près de la ville de Pékin, prouvent que nos ancêtres savaient déjà utiliser le feu et les outils de pierre il y a plus d’un million d’années.

Dans le sillage de ces découvertes, on pourrait imaginer l’invention de l’acupuncture comme ceci : en utilisant du feu, nos ancêtres auraient pu se brûler par hasard et constater que cela soulageait certaines douleurs physiques ; ils auraient aussi pu constater que la proximité du feu leur donnait une sensation de bien-être physique marqué. Ainsi ils auraient appris que le feu et la chaleur pouvaient traiter certaines maladies – cela pourrait être l’origine de la moxibustion. De la même façon nos ancêtres auraient pu être piqués par épines de plantes ou des pierres pointues, ce qui aurait aussi pu causer le soulagement de certaines souffrances physiques. Ainsi ils ont appris à se piquer consciemment avec des pierres pointues et plus tard à fabriquer des aiguilles en pierre – ce qui pourrait être l’origine de l’acupuncture. Par un instinct naturel, nos ancêtres auraient pu aussi presser certaines points douloureux de leur corps – ce qui pourrait être l’origine du massage.

Ces gestes qui étaient au début inconscients ou instinctifs sont devenus progressivement des pratiques médicales primitives conscientes. À travers la répétition de ces gestes pendant d’innombrables siècles, voire des millénaires, les ancêtres des peuples de la Chine ont découvert que s’ils pratiquaient ces actes sur certains endroits précis de la peau, certaines maladies étaient efficacement soulagées ou guéries. C’était la première découverte des méridiens et des points d’acupuncture, qui à ce moment ne portaient pas encore de nom.

Au fur et à mesure que la société humaine évoluait et que la production matérielle et la pratique médicale se développaient, les aiguilles de pierre (bian shi) ont été remplacées par des aiguilles en os, des aiguilles en terre cuite et puis par des aiguilles en métal et on n’appliquait plus directement le feu sur la peau, mais on avait appris à utiliser l’armoise. C’étaient des progrès naturels dans l’histoire de l’humanité. En même temps, des personnes ont consacré leur vie à étudier et à pratiquer ces méthodes thérapeutiques – c’étaient les premiers médecins. Ainsi la médecine se développait dans la pratique et sa théorie prenait progressivement forme.

Pendant de longues années de pratique de la piqûre et du massage, beaucoup d’expérience a été accumulée, ce qui a permis de découvrir de plus en plus d’emplacements sur la surface du corps qui produisaient certains effets dans le traitement des maladies. En plus, on a remarqué qu’après avoir piqué un certain endroit du corps, on pouvait sentir que l’énergie circulait suivant un certain trajet. Cela a été la première constatation qu’il y avait une liaison entre certains points de piqûre. Ainsi la connaissance à franchi le pas des points aux lignes qui les relient : voilà la base de la formation du concept des méridiens et des collatéraux.