En Hommage à Jean-Louis Blard
Jean-Louis
Blard. Beaucoup
d'entre vous ont été informés de différentes manières, de la naissance
au Ciel de Jean-Louis Blard. En effet, Jean-Louis Blard a quitté
ce monde le 31 décembre 2003. Après une promenade
en forêt, il se sentait fatigué. Il est allé
se reposer et il ne s'est pas réveillé... Il est,
à présent, entré dans la Vie.
Nous
adressons nos sincères condoléances à sa
famille et à ses amis.
A
cette douloureuse annonce et après la très belle et émouvante
cérémonie de recueillements et d'adieux adressés à
Jean-Louis Blard, toute l'équipe de Chenmen et moi-même
avons estimé qu'il était absolument indispensable
de lui rendre hommage. "C'est un besoin impérieux
pour aller au bout de cette belle relation..."
Nous avons eu l'idée suivante : Cette idée est le résultat de l'admiration, du respect et de l'amitié que nous portons tous à l'égard de Jean-Louis Blard.
Vous pouvez, à tout moment, nous écrire pour nous faire part de vos suggestions, de vos hommages ou pour obtenir des renseignements complémentaires. Vous pouvez également apporter votre collaboration à l'entreprise qui est la nôtre. Le Portail de la Chine Traditionnelle est là pour vous. D'avance merci pour vos suggestions et vos textes. Jean-Louis Blard est né le 27 janvier 1934, il est devenu spécialiste en énergétique chinoise traditionnelle, diplômé des écoles chinoises de Taïpei et Hong-Kong. Ostéopathe D.O., masseur et kinésithérapeute diplômé d'état. Il a enseigné l'esprit chinois et la médecine chinoise pendant plusieurs décennies. Il a été également conférencier à de nombreuses reprises. Il exerçait à Epernay et à Paris. Mon si Cher Jean-Louis, par Christophe Enderlin.
Voilà
plus de 36 ans que je me sens accompagné, guidé,
élevé par Toi. Pour moi, ta présence
a été intense et sera, à présent
sous une autre forme, toujours aussi intense. Nous nous
sommes connu alors que ma mère me portait dans son
ventre. Tu as toujours été là quand
ma mère, ou ma sour ou moi avions besoin de Toi. Tu as sauvé ma vie dès mon plus jeune âge, tu as éveillé ma mère à la médecine chinoise et tu lui as enseigné cette technique millénaire pour mieux me soigner et me guérir. Toute ma vie a été bercée par ton prénom magique : que se soit en Hongrie, nous " libérant " des autorités communistes, en France décelant la merveilleuse acuponctrice / thérapeute que ferait ma jeune mère perdue au fin fond de la garrigue, ou encore allumant le " feu sacré " dans mes méridiens et mes veines. Tel un Chaman tu apparaissais aux moments critiques pour transformer les énergies perturbatrices en forces positives, nous remettant instinctivement sur les rails de notre Chemin de Vie. Une fois que tu sentais ta mission terminée, tu disparaissais avant même que nous puissions te remercier. Puis
à mon tour, tu m'as pris sous ton aile, tu as répondu
à mes questions mais tu m'as aussi laissé
avec des questions en suspend. Tu m'as guidé dans
mes choix, tu m'as hébergé chez toi dans "
la Tour ", tu m'as permis de travailler avec toi avec
une si grande douceur, une si grande patience mêlée
à la fois d'exigences pour que je m'élève
dans cet art et dans ma verticalité d'Homme. Nous avons partagés ensemble de si nombreux et bons moments, des moments d'échanges et de partages. Tu as placé ta confiance en moi en me laissant te soigner. Tu disais : " Qu'elle est la première et la plus importante des aiguilles dont le patient à besoin ? " Et tu répondais : " C'est le praticien ! " Tu disais aussi : " Que représente le patient allongé sur la table de soins et le praticien debout à ses cotés ? " Et tu répondais : " Ces deux axes symbolisent l'horizontalité et la verticalité, les quatre points cardinaux, une croix ! " Tu parlais souvent dans tes cours de l'importance de l'embryologie chinoise et tu en donnais toute ton expérience. Tu nous parlais aussi de la symbolique des prénoms, tu prenais pour exemple le prénom Marie qui veut dire AIMER. Tu parlais aussi des sentiments en disant qu'il y a dans ce mot un double sens puisqu'il peut dire le SENTI - MENT. Tu savais si bien éveiller le SOI en nous ! Tu étais un homme en quête d'un constant renouveau, constamment dans le mouvement, dans le changement, dans l'énergie. Jean
Louis, tu étais, à ma connaissance, le dernier
praticien d'avant garde de la génération Laville-Méry,
Faubert .Un vrai Taoïste. Tu avais un SHEN si fort
qu'il rayonnait autour de toi. Oui, la génération
de Jean-Louis avait une dimension spirituelle particulièrement
intense et rayonnante. C'étaient des Phares, des Semeurs et nous en sommes les Jardiniers. Merci
Jean-Louis d'être sorti de la Vie en naissant sur
terre et en illuminant nos Vies. Je sais à présent
que tu es entré dans la Vie !...
haut
de page
Tu étais mon père spirituel, mon maître, mon ami et mon confrère. Merci d'avoir été tout cela. Tu restes à tout jamais la référence dans ma pratique quotidienne...
L'Association
Europe Acupuncture (A.E.A.) dont tu es membre d'honneur,
la Confédération Française de Médecine
Traditionnelle Chinoise (C.F.M.T.C.), la Fédération
Nationale de Médecine Traditionnelle Chinoise (F.N.M.T.C.),
l'Union Française des Professionnels de Médecine
Chinoise (U.F.P.M.T.C.), l'Ecole Européenne d'Acupuncture
(E.E.A.), ainsi que toutes les autres organisations et l'ensemble
des praticiennes et praticiens te remercie infiniment pour
l'exemple que tu as donné et que tu as été
pour nous tous !
Merci pour la référence que tu représentes dans la profession. Merci pour ton enseignement, pour les techniques que tu nous as enseigné, pour ta présence, ton aura, ton amitié, les échanges lors des congrès et des repas partagés. Toute la profession, les associations, les écoles et leurs élèves, les praticiens et amis adressent leurs condoléances à toute la famille de Jean-Louis BLARD avec une grande et profonde pensée pour toi : Annick, Franck, David et Marine. Au revoir Jean-Louis, fait un beau voyage pour retrouver tes amis. Zai Jian Jean-Louis, nous te porterons pour toujours dans notre Coeur - Xin !!! Renaissance du Sens, propos recueillis par Michèle Garmy-Gaffet pour "La Lettre d'Isis". Nous avons eu le 31 décembre dernier le chagrin de perdre Jean-Louis Blard. Ceux qui le connaissent aimerons très certainement notre publication en hommage à cet homme d'exception. Dans les deux entretiens où il témoignait de son itinéraire si particulier et surtout de sa rencontre avec Marthe Robin l'une des mystiques contemporaine, nous retrouverons Jean-Louis avec son franc parler et son verbe direct. En
novembre dernier, nous avions envisagé ensemble de
faire un enregistrement que nous aurions effectué
au mois d'avril de cette année. Si hélàs,
notre ami ne nous avait pas faussé compagnie si brutalement. Jean-Louis
pensait que l'absence de véritable initiation dans
le domaine de la sensualité-sexualité laisse
un vide dommageable pour notre jeunesse. Il l'avait rapidement
évoqué à la fin de la première
interview. Il sentait indispensable de communiquer ses connaissances. L'intégralité de "Renaissance du Sens" est à votre disposition dans le numéro d'avril-mai-juin 2004. Vous pouvez l'obtenir en vous adressant à : Association ISIS, 12 Villa des Charmilles - 75015 Paris. (Prix du numéro : 7 euros). Pour ceux qui ont connu Jean-Louis Blard, par Nathalie Cartier-Anthony.
Jean-Louis
a été mon professeur d'énergétique
chinoise pendant quatre ans. C'était, avec Charles
Laville-Méry, le directeur de mon école.
Avec lui, j'ai approché la merveille du Vivant.
Jean-Louis nous faisait passer cette richesse à
travers les cours magistraux indispensables mais aussi
par des méthodes vécues et vivantes, le
Tai Chi Chuan, les massages, l'intériorisation.
Nous avons appris nos méridiens - qui sont beaucoup
plus nombreux que douze ! -, et nos "points"
d'acupuncture - qui sont en fait des "cavernes"
où s'enroulent les souffles -, par le toucher en
massage, mais aussi lors de séances de méditation
pendant lesquelles Jean-Louis nous en lisait la description
dans la langue poétique des classiques chinois
SU WEN LING SHU tandis que nous en suivions le trajet
et en sentions la réalité dans notre propre
corps.
Nous
étudiions à la Cité Universitaire
de Paris dans la grande salle d'honneur de plusieurs centaines
de mètres carrés, avec un plafond à
caissons de bois sculpté comportant soixante-quatre
blasons comme les soixante-quatre hexagrammes du I King.
Nous étions en 1983 la troisième promotion
de l'école. Cette année-là, ils avaient
accepté de prendre cinquante inscriptions sur l'expérience
d'un désistement habituel de la moitié des
élèves à la fin de la première
année. Mais les cinquante étaient des passionnés
et sont restés jusqu'au bout de leurs études.
Et l'enthousiasme a prévalu côté professeurs
comme côté élèves.
J'ai passé quatre années d'étude extraordinaires.
Jean-Louis était extrêmement généreux dans son enseignement. Il transmettait toute sa connaissance sans compter. Comme d'autres, j'ai eu la chance qu'il m'invite à approfondir la formation auprès de lui et de ses patients dans son cabinet à Epernay en Champagne pendant plusieurs années. Voir
Jean-Louis soigner était inoubliable. Tout d'abord,
la journée commençait tôt par une
heure de pratique énergétique - le Yoga
ces dernières années m'a-t-il dit. Et
c'est ainsi relié à la Source qu'il abordait
ensuite le soin proprement dit. C'est lui le premier
qui m'a fait passer de manière très concrète
ce messages des maîtres, qu'ils soient chinois
ou indiens, de la nécéssité d'une
pratique matinale régulière. Son cabinet
était organisé à la chinoise, avec
plusieurs cabines séparées par de simples
rideaux. Ses déplacements d'une cabine à
l'autre faisaient partie d'un mouvement général
harmonieux, comme une danse de Tai Chi qu'il faisait
si bien. Pas de heurt, mais une grande Liaison de l'un
à l'autre. Il accordait beaucoup d'importance
à la dimension parlée, à l'accueil
humain, au fait que ce qui se disait pour l'un pouvait
en fait profiter à l'autre par derrière
le rideau. Mais il avait aussi une approche et ce toucher
terriens qui remettaient les gens en contact avec une
sorte de bon sens du corps. Et c'était un as
de l'énergétique. Avec des tas de tours
dans sa besace, appris en France ou en Chine quand on
y allait encore par bateau. Il avait rencontré
là-bas des maîtres très intéressants.
Il adorait soigner, même en dehors de son cabinet.
Quarante ans de soins me disait-il, on ne se refait
pas.
Mais pour moi, Jean-Louis a été encore plus que tout cela : il a été mon "passeur" vers la spiritualité. Attirée par cette réalité, je n'avais rencontré jusqu'alors que des discours dont je ne sentais pas l'authenticité, ou des personnes très construites dans leur ego, dont je ne contestais pas l'avancée peut-être plus grande que la mienne, mais en qui je ne pouvais pas avoir cette confiance que demande l'abandon intérieur sincère. Entendre Jean-Louis nous parler d'une part en nous qui était là immobile, tranquille, non engagée dans les aléas de la vie, et avec laquelle il nous invitait à nous mettre en contact, entendre ces paroles dites avec l'assurance que donne l'expérience vécue, et avec la force qui se dégageait de cet homme bien relié à la terre, était une ouverture et un baume extraordinaires. Mon sentiment a été alors : "Oui, je peux vraiment y aller sans plus hésiter !" Jean-Louis m'a accueillie avec beaucoup de bonté dans son "giron". Ce lien très fort que j'ai tout de suite senti avec lui et l'intérêt qu'à ma grande surprise il me manifestait, ont aidé la jeune femme doutant d'elle-même que j'étais alors à prendre peu à peu confiance en elle, non pas artificiellement mais sur un plan profond. Je me souviens d'un jour de première année où je ne sais plus quelle circonstance lui a fait piquer une colère terrible contre nous en nous traitant de moutons ou quelque chose d'approchant, et nous exhortant à nous réveiller et à être plus vigilants, et qui avait fini par l'avertissement qu'il n'inviterait à travailler avec lui dans son cabinet que ceux qui en étaient dignes. Et alors que des tas de gens très intéressants et même fascinants s'étaient inscrits cette année-là, et malgré ma timidité et ma peur d'être prétentieuse, j'avais ressenti de façon certaine au fond de moi que je n'étais pas concernée et que j'étais une de ceux qu'il allait prendre avec lui. Jean-Louis
m'a beaucoup aidé dans des moments difficiles
de ma vie, et il a été très proche
de moi et de mon compagnon Jean-Loup. Nous sommes toujours
restés en contact étroit. Pour tout cela, je me sens aujourd'hui orpheline d'un de mes "pères" sur le chemin, en même temps que riche de la plénitude de ce qui a été donné et profondément satisfaite que nous ayons vécu ensemble tout ce que nous avions à vivre. D'une certaine manière, je peux dire que je suis issue de Jean-Louis, je fais partie de lui ou il fait partie de moi, c'est pareil. Nous sommes faits de la même fibre profonde. Et nous sommes plusieurs que je connais, et sans doute de nombreux autres qui ont précédé ou suivi mon temps et que je ne connais pas, enseignants ou thérapeutes, qui sommes ses "enfants" dans le sens de la continuation d'une transmission, chacun à notre façon, avec nos personnalités distinctes et nos chemins propres, héritiers d'une dimension de Témoignage de cette Réalité que Jean-Louis a touché et qu'il a maintenant rejointe.
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