Médecine – L’acupuncture élucidée

Grâce aux technologies les plus sophistiquées de la médecine occidentale, des médecins coréens et américains ont enfin élucidé l’un des mécanismes d’action d’un art médical asiatique plusieurs fois millénaire : l’acupuncture. Ce faisant, ils ont jeté un premier pont entre le meilleur de deux mondes qui se toisent encore avec méfiance.

Quand, il y a quelques années, l’institut national de la santé américain (NIH) reconnaissait pour la première fois l’efficacité de l’acuponcture pour certains maux, son mécanisme demeurait pourtant mystérieux. En effet, la doctrine asiatique traditionnelle selon laquelle les aiguilles plantées dans une partie du corps peuvent agir directement sur un organe distant ne repose sur aucun fait anatomique.

Mais, selon les chercheurs de l’université de Californie à Irvine et de l’université Kyung Hee à Séoul, la solution serait dans le cerveau : organe de prédilection de la médecine occidentale, mais peu considéré par les médecines orientales traditionnelles.

En scannant les cerveaux de patients piqués d’aiguilles sur la tranche des pieds, aux « acupoints » prescrits pour les problèmes d’yeux, ils ont détecté une activation spécifique des aires visuelles du cerveau : ces mêmes aires qui sont actives quand on regarde quelque chose. De plus, cette activation était positive ou négative suivant que le sujet avait été auparavant classé plutôt yin ou plutôt yang par des observateurs indépendants (1).

Cette étude suggère que l’acupuncture agit sur l’organe cible par l’intermédiaire du cerveau, peut-être en lui commandant de relâcher quelque substance chimique ou hormonale appropriée.

A l’aube du XXIe siècle, deux médecines se sont rencontrées…

(1) Cho et al. (1998). New findings of the correlation between acupoints and corresponding brain cortices using functional MRI. Proceedings of the National Academy of Sciences, 95.